RN88 - 2x2 voies et environnement
Par Pierre Daclin, mardi 5 avril 2005 à 14:06 :: 2x2 voies et environnement :: #9 :: rss
Contrairement à ce que certains opposants voudraient faire croire, le projet de passage en 2x2 voies de la RN88 se fera en respectant l'environnement, les paysages et les territoires traversés, à tel point même que de façon pilote est mis en place autour de ce projet une "Charte de développement durable pour les projets routiers" co-pilotée par les Ministères de l'Equipement et de l'Environnement...
Le projet de mise en 2x2 voies de la RN 88 est fréquemment accusé de mille maux concernant ses éventuelles retombées négatives sur l’environnement. Quels sont les principaux griefs qui lui sont faits ?
Certains considèrent que les voies à définition autoroutières en général (et pour ce cas, une voie express peut être considérée comme une autoroute), constituent un frein à la biodiversité.
Concernant la flore, chacun voit bien que les graines de toutes sortes et les pollen, emportés par le vent, franchissent sans difficulté des distances bien supérieures à la largeur de ce type de voie. On peut s’inquiéter plus sérieusement à propos de la faune. Les barrières bordant les voies à définition autoroutières, destinées justement à empêcher la présence d’animaux sur la chaussée, ne délimitent-elles pas des zones fermées ? Il y a quelques dizaines d’années, quand la rage se propageait à partir de l’est de la France, on avait espéré que ces mêmes voies constitueraient des lignes infranchissables pour la maladie…L’expérience a montré qu’il n’en était rien. Elles ralentissaient un peu la propagation, mais ne l’arrêtait nullement, (il a fallu pratiquer la vaccination des renards par des proies imprégnées de vaccin pour vaincre la rage), ce qui prouve bien que les voies à définition autoroutières n’empêchent pas la circulation des animaux. Aujourd’hui, c’est encore plus vrai, puisque l’on aménage des passages pour animaux, tantôt par des passerelles bordées de végétation, tantôt par des passages souterrains , y compris des « crapaudsducs » pour les batraciens ! En outre, il suffit d’observer une carte du réseau à grande circulation européen, pour constater que le maillage dans la plus grande partie de l’Europe, est d’une densité sans commune mesure avec celle du sud du Massif Central, où deux voies seulement découperont des espaces d’une dizaine de milliers de km2. Donc le reproche est peu fondé en général, il est particulièrement peu pertinent pour la RN 88.
L’autre grand reproche qui est fait au projet de voie express entre Lyon et Toulouse, est d’aller à l’encontre des engagements de Kyoto, qui prévoient de diminuer les rejets de gaz à effet de serre. Or, une route express entraînera une augmentation du trafic automobile et donc des rejets de ces gaz. Notons en passant, que les opposants prétendaient naguère, que la mise à 2x2 voies ne se justifiait pas en raison d’un trafic trop faible ! Il faudra choisir. Mais dans l’immédiat, refuser à la Lozère un équipement routier moderne et performant, c’est à coup sûr la pénaliser encore davantage ; est-ce un bon moyen de diminuer les rejets de gaz incriminés ?
Examinons la réalité :
On sait que le trafic routier est responsable d’environ 40 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Le réseau autoroutier assure environ 25 % du trafic français, il produit donc environ 10 % de ces gaz. Les 65 km de voie express en Lozère représenteront moins de 0,5 % du réseau français, avec un trafic bien inférieur à la moyenne, soit moins de 0,05 % de ces gaz à effet de serre, qui de toute façon seraient émis pour la moitié sur le réseau routier traditionnel et pour le reste, seraient émis ailleurs ! Donc la réduction serait nulle.
Si l’on veut diminuer les rejets de gaz à effet de serre, ce qui est très louable, il faut chercher des moyens efficaces, c’est-à-dire s’attaquer d’une part à des producteurs importants (voir les noria de camions sur l’autoroute A9), d’autre part à des situations où il existe une alternative au transport routier : par exemple les grands axes entre l’Europe du Nord et l’Europe du Sud, pour lesquels on pourrait utiliser les grandes lignes ferroviaires performantes.
La seule réduction concrète que l’on obtiendrait en refusant de construire cette voie express en Lozère, serait celle de l’activité, de la vie, et donc de la population dans un département qui est déjà le plus désertifié de France et qui ne peut choisir l’alternative du ferroutage puisque entre Lyon et Toulouse, il n’y a pas de continuité ferroviaire.
Qui donc s’acharne ainsi à vouloir faire mourir la Lozère ?
Commentaires
1. Le vendredi 29 avril 2005 à 11:57, par Laurent
2. Le samedi 30 avril 2005 à 16:27, par Glu
3. Le jeudi 25 août 2005 à 19:42, par yeti_ouf_oque
4. Le dimanche 30 octobre 2005 à 21:19, par Eric :: site
5. Le dimanche 18 décembre 2005 à 20:50, par asse
6. Le jeudi 1 juin 2006 à 17:53, par jerome
7. Le vendredi 9 juin 2006 à 21:00, par Nico
8. Le mercredi 12 juillet 2006 à 11:38, par jeremy
9. Le mercredi 19 juillet 2006 à 14:15, par Michel
10. Le jeudi 27 juillet 2006 à 10:44, par jeremy
11. Le lundi 14 août 2006 à 09:33, par Jade
12. Le lundi 14 août 2006 à 14:08, par Jade
13. Le jeudi 17 août 2006 à 09:45, par Michel
14. Le samedi 7 juin 2008 à 19:23, par Jean-François
15. Le samedi 13 septembre 2008 à 13:28, par lorp
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